Just Listen Festival 2021

Musique vivante et mécanique

Voici le programme d’une nouvelle et 3ème édition du festival JUST LISTEN !

L’aventure a démarré en 2017 sous l’impulsion de deux grandes figures newyorkaises du Free Jazz : Sabir Mateen, saxophoniste ayant frayé sa voie avec Sun Ra, Cecil Taylor et Horace Tapscott, entre-autres, et Steve Dalachinsky, poète influencé par les écrivains de la Beat Generation et la scène musicale Free qu’il n’a cessé d’arpenter de New York à Marseille.

Cette année ils seront absents, l’un n’est pas en mesure de se déplacer, le second a fait le grand voyage mais leurs esprits libres, vibratoires et hors du commun de griots des temps modernes, nous accompagneront tout au long de cette édition (l’affiche les représente) que nous voulons surprenante, festive et questionnante.

 

Pour cette édition, nous sommes heureux du partenariat enrichissant avec le GMEM, Centre National de Création Musicale, qui nous amène à tresser une programmation et une réflexion commune autour de l’improvisation et de la musique préparée dite mécanique.

Cette programmation curieuse est à l’avant-garde de rencontres itinérantes, particulières et sensibles.

 

Au programme du Free Jazz, of course ! Avec l’ensemble « Crying out loud » qui croise la rencontre entre musiciens chicagoans et français. De l’improvisation toujours avec « Funambule », un duo qui joue avec les déséquilibres des sons. Deux créations : le duo « Improviser et après ? » et le quartet « Old &New things » qui réunira, entre autres Christine Wodrascka et Daunik Lazro, pionniers de la musique improvisée européenne, sans oublier les sonorités électroniques aux accents indiens, conçues par Floy Krouchi.

Toutes ces propositions viendront enlacer et danser avec l’installation de Sylvain Darrifourcq et les pianos ultra préparés de Claudine Simon et Hélène Pereira.

 

Autant dire que nous avons hâte de partager ces rencontres imaginées pour vous, sans qui rien n’aurait de sens.

 

Aïda Belhamd

TARIFS :

Tarif soirée : 20 euros / 15 euros *
Pass festival ** : 55 euros / 40 euros*

* tarif réduit (adhérents de Be Free, minima sociaux)

** offre valable jusqu’au 10 octobre

Billetterie en ligne
Ouverture de la billetterie 30 min avant le début des « Nuits ».

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Nuit des explorateurs chevronnés


JEUDI 14 OCTOBRE

LE MODULE

18h
CONCERT COMMENTÉ
IMPROVISER… ET APRES ?

Luc BOUQUET : batterie, Christian SEBILLE : électronique

Christian Sebille et Luc Bouquet ont choisi d’improviser ensemble.
Le premier est compositeur, artiste sonore, chercheur en électroacoustique. Il a composé pour un opéra de chambre. On lui doit de nombreuses installations musicales. Sa curiosité lui a permis d’improviser auprès d’Alex Grillo, Didier Petit, Jean-Marc Montera et de nombreux autres.
Luc Bouquet est un musicien présent sur la scène du free jazz et des musiques improvisées européennes depuis une vingtaine d’années. On a pu l’entendre aux côtés de Frank Lowe, Véronique Magdelenat, Sabu Toyozumi, Raymond Boni, Daunik Lazro, Sabir Mateen et de nombreux autres. Sa curiosité lui a aussi permis d’approcher les univers de Colin Nancarrow ou Cornelius Cardew entre autres.

Né le 6 juin 1962 en Arles. Batteur autodidacte, Luc Bouquet joue dans des groupes rock (Garçons faciles, Cyanur) avent de découvrir le jazz grâce à John Coltrane et l’improvisation grâce à Daunik Lazro. Avec la saxophoniste Véronique Magdelenat, il co-fonde le duo Boumag. Il joue en duo avec le guitariste Raymond Boni puis enregistre en trio avec Ove Voquarz et Jean Demey le disque Kind of Dali. Parallèlement, il se produit en solo (double montagne). Chroniqueur aux revues improjazz et le son du Grisli, il publie son premier ouvrage (Coltrane sur le vif) en 2015 et organise les concerts du Village Hangar depuis une dizaine d’années. Luc Bouquet a joué avec Frank Lowe, Bernard Santacruz, Daunik Lazro, Christine Wodrascka, Lucia Recio, Bettina Kee, Sylvain Guérineau, Makoto Sato, Sabu Toyozumi, Ramon Lopez, Jean-Luc Cappozzo, Sabir Mateen et de nombreux autres.

Nommé depuis 2011 à la direction du GMEM, Centre national de création musicale de Marseille, Christian Sebille exerce la double activité de directeur de structure et de compositeur. Il se consacre dès 1983 à la musique électroacoustique qu’il étudie avec Jean Schwartz et Philippe Prévost (Ircam), puis en 1987 aux musiques mixtes au sein de la Muse en Circuit avecLuc Ferrari. Dès 1993, il fonde à Reims Césaré, qui deviendra en 2006 Centre national de création musicale et dont les choix artistiques sont tournés vers l’ouverture et la rencontre des disciplines artistiques et des styles. Ainsi, il favorise une recherche sur la diversité et sur les formes nouvelles de (re)présentation de la création musicale.
Le catalogue de Christian Sebille compte plus de soixante œuvres vocales, instrumentales, électroacoustiques et mixtes dont un opéra de chambre (L’alleluiah – George Bataille -commande d’Etat), de nombreuses pièces dédiées au théâtre ou à la chorégraphie (Jean Deloche, Nadège Mac Leay, Emmanuelle Huynh…) et une commande de l’opéra de Limoge pour orchestre, chœur, trois percussions, guitare électrique et trois voix. De 1999 à aujourd’hui, il réalise un large cycle d’installations musicales (Série intitulée Miniatures) dont la onzième commandée par la ville de Dijon est particulièrement ambitieuse, tout comme la treizième conçue pour le château d’If de Marseille. Parmi les collaborations qu’il développe, celle avec le plasticien Espagnol Francisco Ruiz DeInfante donnera lieu à dix années d’échanges aboutissant à une recherche sur le rapport de l’espace plastique et sonore. Christian Sebille développe une lutherie informatique qui lui permet de s’investir dans le champ de l’improvisation aussi bien en France qu’à l’étranger (Alex Grillo, Didier Petit, Sylvain Kassap, Pablo Cueco, Philippe Foch, Matt Bourne, Chris Sharkey, Christophe de Bezanac…).

19h30
CONCERT
PIANOMACHINE

Claudine Simon : conception, pianiste performeuse
Vivien Trelcat : lutherie informatique, performeur machines
Vivien Trelcat, Maxime Lance, Nicolas Canot (collectif Sonopopée) : développement et design machine / Pauline Simon : regard chorégraphique / Franck Lemonde : dramaturge / Jacques-Benoît Dardant : lumières, scénographie, régie générale.

À l’origine de ce projet, il y a la réalisation d’une « créature », un piano hybridé par des machines qui viennent en exciter le « corps ». L’instrument, sa masse, son intensité, ses mécanismes, devient le sujet central.
En modelant les capacités de l’instrument, un nouvel espace de jeu s’ouvre alors et la performance va permettre de révéler un corps à corps poétique. Car il s’agit de faire entrer en résonance ces deux corps : l’humain et l’instrument, de parler de l’intérieur et de l’extérieur, de ce qui est donné à voir et à entendre et de ce qui ne l’est pas.
Un dialogue va se nouer entre les deux « sujets » sur le mode d’une performance à travers des échanges sonores, verbaux, gestuels, dans une sorte de récit visuel.

Coproduction La Muse en Circuit-CNCM (Alfortville), Fondation Royaumont
Soutiens Région Auvergne-Rhône-Alpes et Drac Auvergne-Rhône-Alpes
Partenariats Insa Lyon, Scam-brouillon d’un rêve Pierre Schaeffer, Malraux-scène nationale (Chambéry), Saint-Ex, culture numérique (Reims), Césaré-CNCM (Reims)

En coproduction avec le GMEM

Claudine Simon est pianiste et mène un travail de création sonore et pluridisciplinaire. Il s’agit pour elle d’établir des liens, des passerelles entre nos sensibilités, nos perceptions mais aussi entre nos savoir-faire et nos savoir-éprouver. Formée au CNSMD de Paris auprès de Jean-François Heisser, Marie-Josèphe Jude et Pierre-Laurent Aimard, elle fait de nombreuses rencontres qui nourrissent son parcours. Comme soliste et chambriste, elle se produit à l’Opéra de Lyon, la Roque d’Anthéron, Opéra Comique, Cité de la Musique, festivals d’Aix-en-Provence… ainsi qu’à l’étranger (tournées en Inde, Chine, Europe…). Sa relation à l’improvisation a pris corps durant ses études au CNSMD de Paris lors de sa rencontre avec Alain Savouret. Depuis, elle s’enrichit en permanence des échanges avec les compositeurs, metteurs en scènes, chorégraphes avec qui elle collabore (Samuel Sighicelli, Elise Dabrowski, Jocelyn Mienniel, Frédérique Aït-touati..) et de la mise en œuvre de ses projets.

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Vivien Trelcat consacre son enfance à l’exploration empirique des sons électriques et électroniques. Il étudie la musique et la composition électroacoustique à l’UFR de Musicologie de Reims auprès de Jean-Luc Hervé et Jean-Marc Chouvel, puis à l’atelier de création de Césaré avec Christian Sebille avant de terminer sa formation à l’IRCAM. Assistant musical au sein de l’équipe de Césaré de 2003 à 2010, il a travaillé aux côtés de Christian Sebille, notamment sur la suite de pièces mixtes Villes imaginées ainsi qu’auprès de compositeurs tels que Jean-Christophe Feldhandler, Patrick Marcland, Jean-Luc Hervé, Arnaud Petit, Patricia Dallio… En 2018, il fonde le collectif Sonopopée, auprès de Maxime Lance, Nicolas Canot, souhaitant réunir des artistes aussi bien compositeurs que développeurs informatiques et électroniques autour de la création de nouvelles lutheries.

Sonopopée est un regroupement d’artistes musiciens, qui se donne pour mission de favoriser l’accès aux technologies sonores et aux nouvelles lutheries numériques. Compositeurs, improvisateurs, et développeurs aussi bien informatiques qu’électroniques, les membres du collectif mettent leurs compétences et leur complémentarité au service de projets artistiques variés. Avec un goût prononcé pour l’échange et la transmission, Sonopopée cherche à favoriser l’émergence de pratiques innovantes par le biais d’ateliers autour d’installations sonores interactives et ludiques, tel De oratore, Memoriff, Stationhair…Depuis 2018, le collectif Sonopopée est hébergé par la pépinière de L’Esad de Reims, dans le cadre du programme DesignR. Sonopopée est responsable de l’enseignement de la création sonore à l’Esad de Reims.

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21h30
CONCERT
FUNAMBULE

Benjamin Duboc : contrebasse / Sylvain Kassap : clarinettes

Ces murmures, ces susurrements qui ne semblent vouloir se séparer, ce sont bien ceux de la clarinette de Sylvain Kassap et de de la contrebasse de Benjamin Duboc. Les voici maintenant prenant le large et nouant un dialogue serré dans lequel s’annonce la turbulence.

Voici donc, ici, deux têtes chercheuses en pleine synergie, en flagrant délit d’écoute et d’échanges profonds. Ce chant des graves dans toute sa discrétion enivre, grise. Dans cette intimité partagée, par eux, par nous, une contrebasse grouillante et polyphonique palpite de trésors toujours suspendus-étirés puis trouve sur son chemin une clarinette aux douces modulations, façonnant la mélodie en plans rapprochés ou en visions panoramiques. Sans préméditation et avec leurs seules sensibilités (ajoutons maîtrise, talent, énergie), Kassap et Duboc transpirent l’évidence d’un dialogue hautement fraternel.

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Saxophoniste, clarinettiste et compositeur, Sylvain Kassap est né le premier octobre 1956 à Villemomble. Après avoir croisé la route de Michel Portal et John Surman, il enregistre l’Arlésienne pour le label Nato. Suivra Saxifrages. Il se produit sur scène aux côtés de Didier Levallet, Günter Baby Sommer, Yves Robert, Claude Barthélémy, Bruno Chevillon, Jacques Mahieux, Okay Temiz.
Au début des années 80, il crée le collectif Zhivaro, et, parallèlement, compose de nombreuses musiques de films. A l’origine de l’Ensemble Laborinthus (répertoire contemporain), il aime à improviser en duo aux côtés d’Evan Parker, Didier Petit, Hélène Breschand, Benjamin Duboc, François Corneloup, Hamid Drake, Hélène Labarrière et de nombreux autres.

Benjamin Duboc est un contrebassiste, improvisateur et compositeur de musique électroacoustique. Né en 1969, il pratique la musique de manière autodidacte puis se perfectionne grâce à Jean-François Jenny Clark et Bernard Cazauran. Il compose pour la danse, le théâtre (la douleur de Margueritte Duras), l’image, la littérature, la poésie, le cinéma (les résistants, photographie, comme si de rien n’était…).
Il est à l’origine du Trio The Fish avec Jean-Luc Guionnet et Edward Perraud. On le retrouve en duo avec Alexandra Grimal ou au sein de Rock in the Sea (Mario Rechtern, Eric Zinmar, Didier Lasserre).
Tout au long de sa carrière, Benjamin Duboc a eu la chance de partager la scène avec Sylvain Guérineau, Ernest Dawkins, Bertrand Denzler, Roy Campbell, Jean-Luc Cappozzo, Sabir Mateen, Byard Lancaster, Michel Doneda, Daunik Lazro, Sunny Murray, Henry Grimes, Makoto Sato, Oliver Lake, Christine Wodrascka et de nombreux autres.

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Nuit des défricheurs entêtés


VENDREDI 15 OCTOBRE

LE MODULE

19h
CONCERT
AXIS MUNDI

Hélène Pereira : piano / Charles Bascou : Réalisateur en Informatique Musicale (pour Disklavier) / Philippe Festou : Diffusion sons fixés (pièces avec électroacoustique)

ŒUVRES DE : John Cage, Philippe Festou , « Sidereus Orbis », Mayu Hirano , Jean-Claude Risset, Ivan Solano, Luigi Esposito

Entremêlement des gestes, le corps s’étire en permanence entre la terre et le ciel, entre la puissance primitive des vibrations et le raffinement du sonore, entre l’intuition de la matière brute et l’invisible de l’éther.
Ici, c’est une musique qui propose un visage double et indissociable à la fois de l’humanité, se déployant entre la mémoire et le devenir, entre la ritualisation tribale en hommage à la terre et le silence de la prière telle une flèche lancée vers le ciel, axe vertical d’un monde qui cherche son chant.
La pièce Duet for one pianist de Jean-Claude Risset (pour Disklavier et ordinateur) et la Mysterious Adventure de John Cage seront accompagnées de plusieurs œuvres de compositrices et compositeurs du présent ; chacun d’eux donnera sa version de l’Axis Mundi, littéralement « axe du monde ».

En coproduction avec le GMEM

Hélène Pereira
Interprète engagée dans le répertoire contemporain et la musique expérimentale, la pianiste Hélène Pereira se nourrit de rencontres fructueuses avec de multiples artistes (théâtre, danse, arts visuels). Sa réflexion sur l’identité sonore du piano l’amène à pratiquer l’improvisation en synergie avec les écritures, à converser avec l’électronique et explorer le ventre de son instrument pour y inventorier diverses préparations.
Hélène Pereira est ainsi impliquée dans différents contextes musicaux, pour la création de pièces de musique mixte utilisant des principes électroniques tel le Disklavier de Jean-Claude Risset ou dans le retraitement en temps réel (avec Christian Sébille, Isotta Trastevere…) et l’improvisation (avec François Rossé, Jean-Marc Montera…). Son insatiable curiosité musicale l’amène à explorer l’univers de nombreux compositeurs et compositrices avec qui elle travaille en étroite collaboration.
Pianiste de l’ensemble Yin, dédié à la musique de création, elle se produit sur scène dans de nombreux festivals en France et dans le monde et multiplie les projets musicaux dans une esthétique qui s’affranchit des siècles.
Son disque « AZOTH » sur le label Col Legno a été nominé en 2019 au « Preis der deutschen Schallplattenkritik » et a fait partie de la sélection des meilleurs disques de musique contemporaine sur la revue Italienne Percorsi Musicali.
« Axis Mundi » est son nouveau disque (released 2021 –  label Col Legno) qui présente des œuvres pour piano « étendu » (piano préparé et/ou avec électroacoustique); l’interprète propose ici de faire sonner le piano différemment, à travers des approches atypiques qui suggèrent une nouvelle écoute de son instrument.

Charles Bascou est RIM Compositeur et Chercheur, installé à Marseille depuis2004.Du fruit de ses diverses collaborations, ses intérêts se sont articulés autour de deux axes : la gestualité et les systèmes aléatoires. Ce travail sur le geste existe au travers de réalisations et de lutheries, avec ErikM, Natacha Muslera, Pascale Criton, mais aussi sous la forme de recherches académiques. Il s’intéresse particulièrement aux systèmes aléatoires et mathématiques pour la musique avec Sébastien Roux, Carol Robinson et Alessandro Bosetti. D’autres collaborations ont marqué son parcours : Tristan Murail, Reinhold Friedl et Francesca Verunelli. Il mène un travail plus personnel, dans le champ des musiques expérimentales et électroacoustiques. Il pratique le synthétiseur et la clarinette, joue avec des systèmatismes qui mettent en rapport des échelles d’énergies et d’écoutes contradictoires. Le matériau est principalement issu de synthèse et de systèmes de captation sonore expérimentaux. Dernièrement il aborde la synthèse modulaire d’un point de vue instrumental, entre geste et live coding analogique.

21h
CONCERT
OLD & NEW THINGS
(Création)

Daunik Lazro : saxophone ténor / Christine Wodrascka : piano / Bernard Santacruz : contrebasse / Luc Bouquet : batterie

Ces quatre-là se connaissent bien. Réunis au sein de duos ou trio ils n’avaient pourtant jamais improvisé ensemble. Car ces quatre-là sont des improvisateurs c’est- à-dire des musiciens pour qui l’échange est matière première. Hier, aujourd’hui et demain donc, mais surtout aujourd’hui. Pour eux, improviser avec l’instant, avec l’autre, avec le souffle et l’urgence de dire est un acte vital. Ces quatre-là aiment à se libérer des diktats et des idées toutes faites de ce que doit être la musique. Le jazz, ils en connaissent les sources. Ils aiment à improviser, jouer avec l’espace, ajuster un contrepoint, s’opposer et emprunter de nouveaux chemins. Car ce qu’ils aiment plus que tout c’est se surprendre, pousser les limites, s’amouracher de nouveaux territoires. Oui, ces quatre-là sont des aventuriers, des baroudeurs de l’improvisation.

— En savoir+

Bernard Santacruz est né à Alger le 26 août 1956. Il joue de la basse électrique dans des groupes de rock alternatifs et de fusion de la région de Marseille avant de s’inscrire au Conservatoire d’Avignon. A l’occasion de divers stages, il rencontre les contrebassistes Charlie Haden et Ron Carter.
On le remarque avec le trio Soma au début des années 80 puis collabore avec de nombreux musiciens afro-américains tels Charles Tyler, Denis Charles, Frank Lowe, Sabir Mateen, Charles Gayle, Ricky Ford, Archie Shepp.
En France on l’entend aux côtés d’André Jaume, Daunik Lazro, Christine Wodrascka, Jean-Luc Cappozzo, Samuel Silvant, Joëlle Léandre, Jean Aussanaire. En 2004, il rend hommage à ses contrebassistes préférés (Jimmy Garrison, Jean Bolcato, Johnny Dyani, Charlie Haden, Henry Grimes, William Parker) à l’occasion d’un concert en compagnie de Jean-Luc Cappozzo, Jim Baker & Ramon Lopez. Il participe à quelques-uns des spectacles de l’ARFI, enregistre son premier disque solo en 2006 et son second en 2015. Il participe activement à l’aventure The Bridge mettant en scène musiciens français et musiciens issus de l’AACM de Chicago.

Luc Bouquet est né le 6 juin 1962 en Arles. Batteur autodidacte, il joue dans des groupes rock (Garçons faciles, Cyanur) avent de découvrir le jazz grâce à John Coltrane et l’improvisation grâce à Daunik Lazro. Avec la saxophoniste Véronique Magdelenat, il co-fonde le duo Boumag. Il joue en duo avec le guitariste Raymond Boni puis enregistre en trio avec Ove Voquarz et Jean Demey le disque Kind of Dali.
Parallèlement, il se produit en solo (double montagne). Chroniqueur aux revues improjazz et le son du Grisli, il publie son premier ouvrage (Coltrane sur le vif) en 2015 et organise les concerts du Village Hangar depuis une dizaine d’années.
Luc Bouquet a joué avec Frank Lowe, Bernard Santacruz, Daunik Lazro, Christine Wodrascka, Lucia Recio, Bettina Kee, Sylvain Guérineau, Makoto Sato, Sabu Toyozumi, Ramon Lopez, Jean-Luc Cappozzo, Sabir Mateen et de nombreux autres.

Daunik Lazro est un saxophoniste alto, ténor & baryton. Il découvre le jazz à travers Sydney Bechet avant de découvrir le free jazz d’Albert Ayler, Ornette Coleman et John Coltrane. En 1975, il enregistre son premier disque aux côtés du contrebassiste Saheb Sarbib. Il va alors multiplier les rencontres, certaines éphémères, d’autres plus régulières et c’est ainsi qu’on va le retrouver aux côtés de Jean-Jacques Avenel, Siegfried Kessler, Carlos Zingaro, Raymond Boni, Joe McPhee, André Jaume, Michel Doneda, Evan Parker, Irène Schweizer, Annick Nozati, Sophie Agnel, Jean-Luc Cappozzo. Au début des années 80, il participe à l’aventure d’Outlaws in Jazz et en 1997, il est invité par l’orchestre national de Jazz alors dirigé par Didier Levallet. Parallèlement, et ce depuis le début des années 80, il aime à se produire en solo absolu.
Sonorité franche et convulsive, il est aussi l’un des spécialistes des techniques étendues sur le saxophone partageant ainsi la scène la scène avec les musiciens innovateurs Jérôme Noetinger et Kristoff K. Roll.

Christine Wodrascka, native d’Aix en Provence, étudie le piano classique puis se passionne pour le free jazz. A l’âge de 20 ans, elle découvre la musique improvisée. Elle est invitée au prestigieux festival FMP berlinois et enregistre son premier disque en solitaire. Elle croise le fer avec des personnalités aussi singulières qu’Yves Romain, Jean-Marc Montera, Dennis Charles, Charles Gayle, Fred Frith, Daunik Lazro, Joëlle Léandre, Evan Parker, Bernard Santacruz et de nombreux autres d’autres. D’abord avec la pianiste Sophie Agnel puis avec Betty Hovette, elle privilégie les concerts à deux pianos. Passionnée par la musique contemporaine, elle dirige une quinzaine de musiciens et réinterprète le Inc de Terry Riley.
Son jeu, particulièrement énergique, explore les possibilités de l’instrument. Elle développe sa propre technique basée sur l’intention instantanée. Elle est aussi l’une des spécialistes du piano préparé.

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Nuit des voyageurs magnifiques


SAMEDI 16 OCTOBRE

MONTÉVIDÉO

CONCERT ANNULÉ POUR CAUSE D’INCIDENT

16h /18h
INSTALLATION PERFORMATIVE
FIXIN

Sylvain Darrifourcq : percussions, composition, conception/ Nicolas Canot : conception numérique

FIXIN est une performance qui met en scène un corps de musicien « augmenté » par une multitude de moteurs commandés numériquement. Elle questionne le rapport du corps à l’automatisation et à la répétition du geste, à travers un univers sonore minimaliste et immersif.
Dans la continuité des recherches ouvertes avec le Milesdavisquintet!, Sylvain Darrifourcq construit une sorte de « méta-batterie » dont les éléments (toms, grosses caisses, caisses claires…) pour certains préparés et stimulés par des moteurs (percuteurs solénoïdes, vibreurs, moteurs rotatifs), sont éparpillés dans l’espace.
Dans la mouvance de la musique industrielle (timbres métalliques, mécanique répétitive, superposition des couches rythmiques, etc.), FIXIN traite de la mécanisation du geste humain et de l’humanisation de la machine (programmation assistée par ordinateur) par un aller-retour permanent entre la machine et le corps du musicien. Qui influence qui ?

Percussionniste, improvisateur et compositeur, Sylvain Darrifourcq (né en 1979) fait son apprentissage en tant que percussionniste classique. ll opte tardivement pour la batterie, découvre le rock, le jazz et les musiques improvisées. Figure reconnue de cette génération d’improvisateurs curieuse des frontières, il est un musicien très demandé. Il a collaboré avec de nombreuses personnalités françaises, européennes et américaines telles Joëlle Léandre, Tony Malaby, Michel Portal, Louis Sclavis, Marc Ducret, Andrea Parkins, Aksoh S, Kit Downes… En 2009, il obtient une « Victoire du Jazz » avec le Emile Parisien Quartet, dont il a été le batteur pendant plus de 10 ans. Au fil des rencontres humaines et musicales, son attirance vers les formes actuelles de la création se précise et le pousse à créer son propre festival en compagnie de la chanteuse / contrebassiste Elise Dabrowski : le DA festival. Passionné par les questions de temporalité, d’espace et de rupture en musique, il crée aujourd’hui un langage très personnel, construit autour des notions de «polyvitesse » et de « physiqualité ». Ses recherches l’amènent à collaborer avec des chorégraphes / danseurs, vidéastes et scénographes. Outre ses propres projets Milesdavisquintet!, In Love With et Tendimite, il travaille de façon étroite avec le compositeur Guillaume Hermen dont il crée régulièrement les œuvres (Le pantin, Dans l’entre avec l’orchestre philarmonique de Radio France, dirigé par Pierre André Valade).— www.sylvaindarrifourcq.com

Production : Hector / Full Rhizome
Co-production : Théâtre de Vanves, La Muse en circuit, le Lieu Multiple
Partenaire : Le Cube
Avec le soutien de : Adami, CNC DICRéAM, Spedidam

20h
CONCERT 
FKBass Solo I

Floy Krouchi : basse augmentée

Artiste sonore, bassiste et compositrice électroacoustique, Floy Krouchi questionne la matière sonore à partir de son instrument, la basse.
Passionnée par la microtonalité, la profondeur et la capacité méditative du son, elle s’inspire de la musique indienne et de la Rudra Veena (instrument traditionnel hindustani) pour sonder le potentiel de la basse hybride augmentée par l’électronique qu’elle a conçu : la FKBass. 
Ouvrant de vastes espaces, « FKBass Solo I » est la première pièce soliste pour le répertoire de ce nouvel instrument contemporain hybride. 
Floy Krouchi explore les possibilités timbrales de la basse augmentée, les transpositions, hologrammes électroniques et l’électrique pure de l’instrument. Elle recherche le lien entre geste instrumental et contrôle de l’électronique.
Au long de cette pièce conçue comme un « raga électronique », elle nous propose une expérience contemplative, aux confins de l’ambient, de la noise, du temps réel et de la musique électroacoustique.

Bassiste et compositrice de musique électroacoustique, Floy Krouchi est présente sur la scène expérimentale depuis 1995. Elle confonde « Mafucage », ensemble de musiciennes expérimentales inspiré par les musiques électroniques qui sera actif dix ans et jouera jusqu’en Chine.
Lauréate de la bourse de la Villa Medicis en 2009 et du Face Council for Contemporary Music en 2016, elle conduit et produit son projet, « Bass Holograms » sous plusieurs formes, en solo dans de nombreux festivals européens ou en collaboration comme à New York avec Chess Smith, Hank Roberts, Mark Bingham ou Emilie Lesbros. Ses albums vinyles et CDs sortent sur le label de Soluble dans l’Air et sur des labels européens et américains comme Cri du Silence, Arboretum NYC, Magnetic deer, Gracia Territori Sonor, OFF records. Elle poursuit parallèlement un travail sur l’art radiophonique au travers de pièces sonores entre essai, fiction, documentaire et poésie sonore qui ont remporté plusieurs prix internationaux (Prix Luc Ferrari en 2010, Prix Italia en 2011, Phonurgia Nova en 2013).
Son dernier projet FKBass consiste en une basse augmentée à technologie intégrée conçu spécifiquement pour ses créations et son solo Bass Holograms.
Elle est aussi la conceptrice de « Sonic Totem » une sculpture sonore interactive, produite au centre d’art Hangar, à Barcelone.
Elle se produit régulièrement en Europe, en Inde, au Moyen Orient et aux Etats Unis.

Production : Soluble dans l’Air / Commande Hémisphère Son, Aide à l’écriture de l’état- DRAC Grand Est / FKbass, Coproduction : Cesare Reims – CNCM / Soutiens : FSIR – Arcadi Île-de-France, Collectif Sonopopée, GMEM Marseille, Institut Français, Département de recherche S3AM de l’Ircam

21h
CONCERT 
THE BRIDGE # 2.1 : CRYING OUT LOUD

Rob Frye : saxophones, flûtes, percussions, machines / JayVe Montgomery : saxophones, flûtes / Simon Sieger : trombone, accordéon, piano / Olivia Scemama : basse électrique / Dan Bitney : batterie

Pour cette rentrée l’épisode 2.1 The Bridge met en scène un quintet inédit qui rend possible toutes les envies, tous les caprices du jazz. Ceux, par exemple, de mêler et entremêler saxophones, trombone, accordéon, basse, percussions et électronique.
Crying Out Loud est un quintet basé sur l’improvisation, de minuscules compositions écrites servant la base aux textures à venir. Car ces cinq-là – qui se sont rencontrés pour la première fois lors d’une tournée à Chicago au printemps 2019 – n’ont peur de rien. Ils n’ont pas peur des fulgurances, des forces et des faiblesses, des évidences et des contre-courants.
Ils savent aussi qu’ils passeront par le stade de l’adaptation : adaptation au contexte dans lequel l’ensemble joue, adaptation en termes de son et de concept au fragment particulier en cours d’exécution, adaptation à l’inconnu.
Les voici donc face à cet inconnu et quoi (ou ne pas) faire avec : trouver l’équilibre, accepter le déséquilibre, trouver une direction commune tout en gardant son autonomie, accepter les invitations à fréquenter le territoire de l’autre. Tous ces possibles étant la base même de la thématique désormais bien ancrée de la rencontre clamée haut et fort par The Bridge.
The Bridge accostera pour la première fois à Marseille : il était temps !

The Bridge est soutenu par le Ministère de la Culture, la Sacem, le FCM, le Centre National de la Musique, la Spedidam, l’Adami et l’Institut Français. 
Partenaire : la Maison du chant les 30 septembre et 1er octobre 2021.

Né à Fort.Hood au Texas en 1979, JayVe Montgomery est saxophoniste et flutiste. Titulaire d’un double baccalauréat en en études japonaises et anthropologie, il est aujourd’hui installé à Nashville où il participe activement à la scène improvisée de la région. Ses solos de saxophone, sous le nom Abstract Black, sont particulièrement appréciés. Il joue par ailleurs avec Ben Lamar Gay dans le duo Freddie Douggie.

Rob Frye est multi-instrumentiste (saxophones, flûtes, clarinettes, guitare, synthétiseur, electronics). Ses premiers amours se nomment Miles Davis et John Coltrane. Alors qu’il est encore mineur, le saxophoniste Fred Anderson lui ouvre les portes de son club le Velvet Lounge et peut ainsi jammer avec des musiciens professionnels.
Il participe à l’aventure Bitchin Bajas, formation inclassable, s’intéresse aux chants des oiseaux et aux sons collectés par la Nasa.

Pianiste, tubiste, tromboniste et chercheur en musicologie, Simon Sieger est né en 1986. Son père, saxophoniste, l’initie au jazz. Installé à Marseille, il va jouer aux côtés de Jean-Marc Montera, Ahmad Compaoré avant de rejoindre la compagnie Nine Spirit de Raphaël Imbert. Il multiplie les projets aux côtés du guitariste Thomas Weirich et en octobre 2018 participe au projet Just Listen – We Too Quartet aux côtés de Sabir Mateen, Bernard Santacruz, Luc Bouquet, Sherwood Chen, Geneviève Sorin, Katherine Joséphau & Sylvia Eustache Rools. Depuis l’an dernier il a rejoint la prestigieuse formation de l’Art Ensemble of Chicago.

Olivia Scemama débute la basse électrique au début des années 90 dans de nombreux groupes de métal puis étudie la contrebasse à l’American School of Modern Music.
Remarquée sur la scène du rock métal, elle participe à de nombreux autres projets autour de la pop, du jazz, du hip-hop, de la danse et du théâtre. En 2013, elle participe au trio d’Isao Yu et Makoto Sato. Désormais impliquée dans le free et les musiques improvisées, elle participe aux groupes Tribalism3, Wad, Manolito, Wonderbach et Masked Pickle.

Dan Bitney est un multi-instrumentiste basé à Chicago : batteur, percussionniste, claviériste, électronicien. Il joue dans Tortoise, Spectralina ou Isotope 217. 

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